top of page

   Pour voir les travaux des élèves en options facultatives et de spécialités histoire des arts, veuillez suivre le lien:

https://emiliebillard.wixsite.com/hida-lycee-jean-mace

nouveau !!

ARCHIVES : travaux de recherches classe de première  2018/2019

 

Le siècle des changements et boulversements: 1815/1914

I/ Une société innovante : des styles qui se succèdent:

Introduction:

Les disciplines artistiques étant en relation étroite avec la société de leur époque, elles subissent des évolutions permanentes. En peinture, on appelle mouvements ou courants les tendances stylistiques qui se succèdent. Les mouvements n’ont pas tous la même importance. Certains renouvellent profondément la perception esthétique, comme l’impressionnisme au 19e siècle, qui marque une étape essentielle dans l’histoire de l’art. D’autres ne sont que des tentatives de groupes d’artistes d’introduire des innovations. Par exemple le nabisme à la fin du 19e siècle, ou le fauvisme au début du 20e, sont des mouvements qui ne regroupent que quelques peintres et qui auront une durée de vie assez brève.

Les mouvements peuvent se différencier par une esthétique nouvelle (par exemple le romantisme, l’impressionnisme ou le cubisme) ou par une technique particulière (par exemple le pointillisme). Par ailleurs, les mouvements interagissent entre eux, soit en s’opposant radicalement à un courant antérieur (impressionnisme contre académisme) soit en s’en inspirant (symbolisme → synthétisme → fauvisme).

 Connaissance des mouvements artistiques :

Objectifs :
Connaître et reconnaître quelques chefs d’œuvre de l'histoire des arts de 1815 à 1914.
Savoir les situer dans leur contexte historique et sociologique.
Analyser quelques œuvres de chaque mouvement.

Le romantisme
 ENVIRON 1770-1850

Le romantisme, apparu en Allemagne à la fin du XVIII s. et en france au début du XIX s. est un mouvement littéraire et culturel europpéen qui a concerné tous les arts.Il s'oppose à la tradition classique et au rationnalisme des lumières. Il vise à une libération de l'imagination et de la langue. Le romantisme privilégie notamment l'expression du moi et les thèmes de la nature et de l'amour.

- Le "mal du siècle" explique le désenchantement de cette génération d'artistes.

- Goya, artiste espagnol avant guardiste, est un pré romantique incontournable. Il s'impose grâce à son style non acadmique.

* Quelques artistes et oeuvres incontournables:

-Heinrich Füssli (1741-1825), Le Cauchemar (1781) représente le monde intérieur, le rêve.Huile sur toile, 101,6 × 127,7 cm, Detroit Institute of Art. 1

-William Turner, 1844. Pluie, Vapeur et Vitesse,Le Grand Chemin de fer de l'Ouest. Huile sur toile de 91X121,8 cm. National Gallery de Londres. 2

- Caspar David Friedrich.  Le Voyageur contemplant une mer de nuages. 1818 huile sur toile de  95X75cm. Hambourg. 3

- Delacroix, La mort de Sardanapale. 392 X 496 cm. 1827. Huile sur toile au musée du Louvre.

                                                           

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                                 L'académisme

                                                                 ENVIRON 1800-1900

3

2

1

Au 19e siècle, l’Académie des Beaux-arts de Paris est la plus illustre et la plus influente. Les académies sont des institutions de formation et de sélection des artistes. Les candidats étaient soumis à un examen d’entrée qui était suivi de plusieurs années d’études. Les étudiants apprenaient le dessin et s’entraînaient en copiant les grandes œuvres du passé. Les sujets étaient hiérarchisés : au sommet, la peinture historique comprenant également les sujets religieux, ensuite le portrait et le paysage, enfin la nature morte et la scène de genre (scènes de la vie quotidienne ou représentation d’une anecdote). A Paris, le prix de Rome récompensait les meilleurs étudiants qui partaient étudier cinq ans à Rome. Le Salon, en principe annuel, était l’exposition officielle de l’Académie des Beaux-arts. Des milliers d’œuvres y étaient présentées mais elles devaient être conformes aux critères de l’art académique. C’est ainsi que des artistes comme Manet ou Pissarro furent refusés par l’Académie et, ne pouvant exposer au salon officiel, ils créèrent en 1863 le Salon des refusés qui fut autorisé par Napoléon III.

Quels étaient les critères de l’Art académique ? Il s’agissait d’abord de fournir une imitation de la réalité plus ou moins idéalisée ou encore une reprise des thèmes classiques (scènes historiques ou religieuses) actualisés en fonction du goût dominant du 19e siècle. L’académisme se traduit donc par la recherche de la ressemblance et du beau. Il refuse l’innovation car l’idéal de la beauté se situe chez les anciens. La deuxième caractéristique de l’académisme est la primauté du dessin sur la couleur. Les couleurs vives sont donc proscrites et les contrastes sont atténués. Enfin, le travail en atelier est préconisé au détriment du travail en plein air. L’impressionnisme sera fondé à partir de préconisations strictement opposées : ne pas chercher à imiter mais privilégier le regard subjectif du peintre, choisir librement ses sujets, travailler en plein air, libérer la couleur.

Les principaux artistes académiques français sont William Bouguereau (1825-1905), Jean-Léon Gérôme (1824-1904), Alexandre Cabanel (1823-1889) et Thomas Couture (1815-1879). En Grande-Bretagne, Frederic Leighton (1830-1896) appartient également à ce couran
t.

A/ Bouguereau. La naissance de Vénus (1879) Huile sur toile, 300 × 215 cm, Musée d'Orsay, Paris.

B/ La naissance de Vénus, ou l'étoile, de Jean-Léon Gêrome, 1980. Huile sur toile

                                                                                   L'orientalisme

                                                                             ENVIRON 1820-1900

L’orientalisme n’est pas un mouvement pictural proprement dit. C’est plus un sujet, une inspiration, qui regroupe au XIXe siècle des peintres aussi bien de style romantique que néoclassique.

Les thèmes représentent le monde arabe, Constantinople, le proche-orient. Les scènes s’attachent à l’exotisme de la vie intime des harems, aux guerriers héroïques, aux villes d’un monde mythique que l’on redécouvre alors. Tout cela interprété et idéalisé à travers la vision occidentale de l’époque.

Ce sont les campagnes napoléoniennes en Egypte qui ont ouvert à la voie à l’engouement occidental pour l’orient. L’idée que l’on s’en fait véhicule un imaginaire construit sur le mystère de cet autre monde que l’on souhaite merveilleux et luxueux. Les artistes sont séduits par cette culture nouvelle (à leurs yeux) et la racontent en peinture à l’aide de motifs inspirés de l’art arabe et de l’univers des Milles et une nuits.

Delacroix ramène de ses voyages au Maghreb un emploi nouveau de la couleur pour retranscrire la luminosité si particulière à l’Afrique du nord.
Il peint les guerriers et leurs chevaux dans des mouvements fougueux qu’il rend de manière éclatante par une touche emportée et une matière puissante, des paysages, des scènes de la vie quotidienne, des récits bibliques de l’histoire assyrienne, racontés avec l’imaginaire et les motifs de son époque.

Ingres et Chassériau interprètent l’orient à travers leur style néoclassique, avec idéalisation. Les femmes sont un sujet privilégiés et sont présentées tout en mystère et avec une sensualité allant jusqu’à l’érotisme.

L’inspiration de l’orient continuera encore longtemps dans la peinture occidentale sous d’autres formes mais l’enthousiasme du XIXe siècle s’effacera pour laisser place à des courants dont l’interrogation sera plus portée à la réalité sociale et politique avec le courant réaliste et purement picturale voire scientifique avec l’impressionnisme.

                                             L’intérêt des artistes pour les pays extérieurs, pour l’exotisme vient du contexte historique :

 – De 1798 à 1799 il y a les campagnes d’Egypte.
– De 1821 à 1829 il y a les guerres d’indépendance de la Grèce.
– De 1854 à 1855 il y a la guerre de Crimée.
– En 1869 il y a l’ouverture du Canal de Suez

                                                          Plusieurs éléments sont mis en place pour promouvoir l’Orientalisme :

 – En 1893 la Société des peintres orientalistes français est créée.

– L’année suivante apparait un salon annuel.

– En 1907 la Villa Abd-El-Tif est fondée. Il s’agit d’une institution algéroise servant à accueillir les peintres français désirant travailler en Afrique du Nord.
 
                                                                            Les caractéristiques de l’Orientalisme :
– Représentation d’un ailleurs exotique :
On montre la particularité des paysages comme le désert par exemple.
Les habits, la vie quotidienne et l’habitat sont représentés tels qu’ils sont dans la réalité.

 

— L’Orient est caractérisé par le merveilleux, le luxe et la séduction :
Les hommes sont représentés dans des scènes de chasse ou de bataille.
Les femmes sont dans des harems et affichent un air mystérieux. La séduction s’allie à l’érotisme.

 

– Couleurs chaudes et chatoyantes

                                                               Le réalisme

                                                         ENVIRON 1830-1880 :

                                                                       Dépeindre la réalité sociale

 le courant se veut une controverse tant idéologie qu’artistique.

En voulant être de son temps et en rejetant les sujets historiques, le réalisme représente la vie quotidienne en France sous la deuxième république et le second Empire. Animé par sa proximité aux idées socialistes de l’époque, le courant se veut une controverse tant idéologie qu’artistique.

Alors que la contestation picturale est portée en Angleterre par les préraphaélites elle est, en France, exprimée par une génération d’artistes désireux de moderniser l’art, non pas en rejetant le passé, mais en redéfinissant sa culture, son style et ses objectifs. Pour la première fois l’idée de futur et le questionnement sur l’évolution de la société se font sentir dans l’image. La peinture d’histoire ne montre plus que de l’histoire contemporaine. Les références au monde intérieur et à la psyché chère aux génies romantiques sont abolies à la faveur d’une réalité uniquement visible. L’art est devenu le témoin d’une époque tiraillée entre nostalgie du passé, traditions, évolution sociale et progrès techniques que l’on ne peut plus arrêter.

Gustave Courbet dès 1850 s’exprime dans un style que l’on qualifie alors de réaliste. Il se détache, mais sans rejet radical non plus, du romantisme qu’il considère comme une frivole expression de "l’art pour l’art". Sa recherche s’oriente vers une peinture vivante dans laquelle l’homme redevient l’être humain d’une réalité qu’il oppose à l’imaginaire romantique.

Autodidacte des ateliers libres du Louvre Courbet s’écarte du style de Delacroix sans chercher à s’intégrer dans les courants de son époque. Son esprit traditionnel fait de lui un peintre parfaitement intégré à son époque mais sans être avant-gardiste même s’il rompt volontairement avec ses contemporains. L’enterrement à Ornans qu’il présente en 1851 est, comme les œuvres romantiques, une toile aux dimensions impressionnantes (3,14 x 6,63 m) mais sa composition est plus désordonnée, les couleurs moins contrastées et le sujet, commun, ne possède rien de l’audace et de la vaillance propre au romantisme. Les paysans présents dans cette scène de la vie courante sont représentés tels qu’ils sont, sans interprétation artistique, parmi lesquels les membres de sa propre famille.
Courbet, socialiste de la deuxième république, est encore fortement rattaché à l’esprit catholique présent dans les campagnes françaises de l’époque mais après la commune de 1871 il deviendra profondément anticlérical et reniera l’esprit religieux qui flotte sur l’Enterrement à Ornans.

Si Courbet s’attache à peindre la bourgeoisie provinciale, Jean-François Millet préfère montrer la pauvreté des paysans sans aucun rattachement à une idéologie politique. Il fréquente à ses débuts l’Ecole de Barbizon puis trouve son style dans lequel l’esprit fataliste côtoie la délicatesse et la sentimentalité. Les hommes et les femmes de ses tableaux sont les derniers témoins d’une époque déjà révolue, transformée par la machine de la révolution industrielle.

Manet propose une approche différente dans sa production liée au réalisme. Il a étudié les grands maîtres de la renaissance mais sa manière s’attache plus à une recherche de la sincérité du sens et du fond plutôt qu’à une perfection de la forme. Comme Courbet, l’engagement politique est chez lui un élément essentiel de sa production artistique. Dans son tableau l’Exécution de Maximilien, il s’en prend à Napoléon III qui censurera l’œuvre et interdira sa présentation.

Le courant s’exporte aux Etats-Unis à partir de 1865, après la guerre de Sécession. Là aussi, les peintres représentent la réalité de la vie quotidienne dominée par l’inquiétude liée à la formation d’une nouvelle identité nationale. L’importance donnée à certains objets anodins du quotidien deviendra une des caractéristiques de l’image américaine.

GUSTAVE COURBET (1819-1877) est en général considéré comme le chef de file de ce mouvement.

Son tableau de 1854-55, intitulé L’Atelier de peintre, allégorie réelle déterminant une phase de sept années de ma vie artistique (ci-après) a des dimensions imposantes (361 x 598 cm). Ces dimensions et la représentation  à la fois réaliste et allégorique de l’atelier ont pour objectif de tourner en dérision les préceptes de l’académisme. Au centre de la composition se trouve Courbet lui-même peignant. Il est entouré d’un modèle dénudé, d’un enfant et d’un chat. La partie gauche évoque la réalité sociale : on y trouve des représentants de toutes les catégories, riches ou pauvres. A droite figurent les amis de Courbet, en particulier Proudhon et Baudelaire. Le tableau fut refusé par le jury du salon de 1855 alors que plusieurs autres tableaux de Courbet étaient acceptés. Ce tableau marque une rupture dans le style de Courbet qui était jusqu’alors romantique. Il s’orientera vers des paysages et des natures mortes réalistes et vers des compositions érotiques.

bottom of page